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Drôle de meute...

Voici une nouvelle que je vous offre pour Noël !
Ma vision de l'humain mais... vue du chien !
bonne lecture !!!!!!

 

 

Drôle de meute... 

 

 J'ai pour nom "Bobby", je suis un magnifique Berger Allemand au pelage soyeux, j'ai un sourire irrésistible et un caractère à tendance un peu hyperactif. En effet, je déborde d'énergie et j'ai grand besoin de faire beaucoup d'exercice tous les jours.

 

Aujourd'hui, je vais vous parler des humains.

Ils sont tellement bizarres.

 

Figurez-vous que les humains ont eu besoin de me donner un nom ! Pourquoi me donner un nom ? À quoi ça sert ?

 

Je suis né dans une ferme, dans la grange auprès des vaches et des cochons. J'ai trois sœurs et un frère qui sont venus au monde le même jour que moi. Tout allait bien, nous passions notre temps à téter maman, à dormir, à jouer, à découvrir... Mais je ne sais pas trop pourquoi, au bout d'un moment, il a commencé à venir tous les jours. Il était gentil, il me caressait et me retournait dans tous les sens. Puis il a commencé à dire "Bobby", "Bobby" en tapant sur ses cuisses. Il avait l'air tellement heureux quand je venais auprès de lui que j'ai recommencé et j'ai trouvé cela assez amusant. Parce que mon objectif dans la vie c'est de m'amuser !

 

Un jour cet humain est venu, il m'a mis un collier et une laisse, m'enchaînant ainsi à lui pour toujours. Et il m'a emmené. Au début j'ai cru que nous allions nous balader. J'étais content ! Mais nous ne sommes jamais revenus voir ma maman. J'ai pleuré longtemps, arraché à ma fratrie et à ma mère... Le plus difficile c'était la nuit. Ma meute me manquait tellement. Je ne comprenais pas : pourquoi l'humain m'avait pris avec lui ?

 

Petit à petit, jour après jour, l'humain est devenu ma meute. Et dans une meute il faut un chef ! Je vous jure que j'ai tout fait pour être le chef ! Mais il est trop têtu et persévérant, il a donc gagné ce rang. Mon rôle est de servir le chef de meute. Quand ce dernier se comporte adéquatement je suis serein, comblé, rassuré. Il dit qu'il est mon "maître". Et il m'a donné ce nom.

Bobby.

 

On dirait que l'homme essaye de nous humaniser en nous donnant un nom. J'ai rencontré pas mal de chiens dans ma vie et certains ont des noms franchement ridicules. Tous ont des noms. Nous les chiens, nous ne voyons pas l'intérêt de porter un patronyme. Il y a le chef et la meute. Pas besoin de compliquer tout sans arrêt.

 

 

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L'humain est tellement compliqué. Par exemple, mon maître : il ne s'arrête jamais ! Il a une meute composée d'une femelle, de trois petits et de mon ennemi juré : Arthur le chat ! Bref mon maître court tout le temps. Il ne s'arrête que rarement pour me caresser les oreilles ou se planter devant un écran qui parle tout seul (il peut rester là des heures et ce sont mes moments préférés de la journée après la promenade !).

 

Je ne sais pas pour quelles raisons, l'humain part toute la journée en laissant sa meute ! Il dit qu'il va "travailler". Je n'ai aucune idée de ce que ça signifie mais ça doit être très pénible car il râle, traîne les pieds et dispute ses petits s'ils ne vont pas assez vite. Chaque membre de la meute part de son côté. Les petits vont "à l'école" et les grands vont travailler. La meute se sépare tous les jours ! C'est vraiment bizarre ! Et moi ? Je reste tout seul !

 

Enfin, pas tout à fait tout seul... Il y a ce satané Arthur qui me nargue. Parfois il va dehors et me fiche la paix. S'il reste dans la maison, je le surveille. Et s'il bouge, je lui saute dessus. Mais j'essaie de ne pas trop faire de dégâts sinon le chef de meute n'est pas de bonne humeur à son retour le soir. Si je cours trop après ce fichu chat, je suis privé de promenade !

 

La promenade c'est le moment où je rencontre d'autres meutes et je peux vous assurer que les humains sont les êtres les plus étranges de cette planète ! J'ai la chance d'avoir un maître qui m'emmène pas mal partout (sauf au travail, je n'ai jamais compris pourquoi) et de fait, je rencontre beaucoup de choses, de situations et j'observe tout.

 

Je constate souvent l'état de stress permanent des humains. Tout leur corps montre des signes de ce mal-être. Je suis très réceptif au langage corporel et il est impossible de me berner. Certains se raidissent, rentrent leur tête dans les épaules et serrent les poings. D'autres respirent beaucoup trop vite. Un humain nerveux qui promène son chien devient en réalité un chien qui promène son humain : la laisse est toujours en tension, un rapport de force permanent s'installe et aucun des deux n'apprécie finalement cette sortie.

 

L'humain est en général beaucoup trop stressé. Je ressens toutes ces mauvaises vibrations et j'essaie de leur expliquer qu'ils mettent en danger leur santé mais ils ne m'écoutent jamais !

Ils ne dorment que rarement d'un sommeil reposant et montrent des signes de fatigue alarmants, pourtant ça ne semble pas les déranger. Je pense qu'ils ne dorment pas suffisamment. Pour se lever le matin, au lieu d'attendre que la lumière du jour viennent réveiller leur organisme, ils font sonner une machine terrifiante. Leur cœur s'emballe et ils se lèvent d'un coup sans même prendre le temps de s'étirer !

 

Le soir, ils ne s'endorment pas avec la disparition du soleil : ils cumulent de nombreuses activités et quand ils se décident enfin à se coucher, il tournent dans tous les sens, préoccupés par trop de pensées incessantes.

 

L'humain ressasse sans arrêt le passé. Personnellement, j'ai du mal à me rappeler ce que j'ai fait il y a deux minutes, alors pourquoi s'en faire avec les choses qui sont terminées ?!? L'humain panique aussi pour demain, s'inquiétant de tous les malheurs qui pourraient arriver... Mais demain c'est demain ! On verra ça demain ! À quoi bon se soucier de ce qui n'est pas encore là ? Décidément cette espèce est difficile à comprendre... Au lieu de savourer le moment présent, ils gâchent tout en stressant tout le temps.

 

Ce stress les amène à se disputer très souvent. Nous les chiens, quand nous nous disputons : un jappement, un coup de dent et c'est fini ! L'humain manipule, négocie, râle, bougonne, et ce que je déteste le plus, c'est quand il se met à crier... L'humain se dispute avec tout le monde. Il y a même des amis qui disparaissent après quelques cris et on ne les revoit plus jamais ! Quel gâchis. L'humain est le champion du monde pour trouver des problèmes quand il n'y en a pas !

 

Ils sont souvent méchants, sans aucune raison. Il y a des humains qui prennent un malin plaisir à rabaisser les autres, les blesser, les rendre tristes. Quand un humain s'en prend à ma meute de cette façon, j'aimerais lui croquer l'entrejambe. Malheureusement je n'ai pas le droit, mon maître me l'interdit. Il dit que la violence ne résout rien. Je ne suis pas de son avis, certains ne comprennent jamais sans un bon coup de dents, croyez-moi !

 

Dans tout ce que j'ai pu voir dans ma vie, les blessures les plus terrifiantes, sont engendrées par des humains. Parfois, certains sont infidèles et font éclater la meute. Ils se partagent alors leurs petits qui sont tellement tristes et perdus. Tout explose et la douleur terrifiante des sentiments ainsi que la colère qui flotte dans l'air sont déstabilisantes pour moi. Je suis chanceux, je ne vis pas cela au sein de ma meute. Mais j'ai vu de nombreuses familles se séparer suite à des mensonges et des tromperies. L'humain me donne tellement mal au cœur, il n'assume rien et se cache derrière des sentiments, se trouvant toujours des excuses bidons.

 

 

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Ce qui me peine le plus, c'est que les humains s'entretuent. C'est difficile à croire n'est-ce pas ? Ils partent en guerre pour des raisons qui m'échappent totalement, sous prétexte qu'il existe un dieu (un concept que j'ai trop de difficulté à comprendre : l'humain n'accepte pas l'idée de la mort et s'invente des dieux pour alléger son angoisse) ou un territoire à défendre. Ils déciment des milliers d'autres humains, gratuitement, par plaisir de tuer. L'humain aime tuer ses confrères. Je ne connais pas une autre espèce qui se comporte ainsi. L'autre jour mon maître pleurait devant l'écran avec les images : une autre guerre, d'autres morts... J'ai léché ses larmes et je l'ai réconforté en posant ma tête sur ses genoux et en étant super sage. Je crois que mon humain à moi, il n'est pas méchant et qu'il n'aime pas la guerre. Ça me réconforte un peu et je me dis que, il y a peut-être un peu d'espoir dans cette humanité.

 

Mes petits maîtres passent leur temps à jouer à la guerre. Ils me tirent dessus avec leurs flèches de pistolets. Quand ils vont à l'école, j'éprouve un malin plaisir à détruire toutes les munitions que je trouve dans la maison. Je pense que c'est une bonne action pour le futur de l'humanité. J'évite ainsi plusieurs morts certaines !

 

C'est une espèce qui aime voyager, mais au lieu de le faire en trottinant comme tous les animaux, ils inventent des machines pour aller plus vite et plus loin (et même dans les airs !) Ils volent, naviguent, roulent, filent. Ils veulent toujours aller plus vite et semblent passer leur temps à courir après le temps sans jamais prendre le temps...

 

L'humain pense qu'il peut tout contrôler, tout maîtriser. Il détruit la planète sans se soucier des générations futures. Il est tellement fainéant et dépendant des technologies. Il m’entraîne avec lui dans ce tourbillon sans me demander mon avis ! Il me donne un confort dont je n'ai pas besoin et avec le temps, je réalise que je m'habitue et je deviens chochotte !

 

Il contrôle même la vie et la mort des chiens. Un jour, un ami de mon maître trouvait que son chien était trop vieux, trop encombrant... Alors, il l'a emmené chez le vétérinaire (ça c'est la personne la plus terrifiante du monde !) et l'a euthanasié. Mon chef de meute l'a accompagné pour le soutenir, parce que le chien de son ami allait être MORT. Il a décidé de tuer son chien, comme ça. L'humain s'octroie tous les droits. Mon maître est revenu à la maison bouleversé et m'a fait de nombreux câlins, en tremblant.

 

J'ai connu des chiens qui ont reçu des coups, qui ont été maltraités ou abandonnés. L'humain n'a aucun sens des responsabilités ! Un chef de meute prend soin de sa meute pour toujours ! Sinon ce n'est pas un vrai chef !

 

Il y a quelques années, mon humain a décidé de m'empêcher d'avoir des bébés en faisant une "petite opération" a-t-il expliqué ! Tu parles ! J'ai souffert le martyre. Je suis très peu résistant à la douleur. Depuis ce jour, je rêve secrètement de croquer le vétérinaire, cette personne horrible qui m'a stérilisé ! De quel droit l'humain décide ça pour moi !!? Je n'aurai jamais la chance de voir grandir des enfants, de les élever, de les aimer. Alors, je fais un transfert émotionnel et j'aime démesurément les petits de ma meute. Quand je les vois rentrer à la maison, je traverse le beau plancher flottant en courant et je leur saute dessus. Ils tombent par terre en riant et en gloussant ! C'est merveilleux des enfants ! Je veille sur eux jour et nuit.

 

 

 

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L'humain change de nourriture tous les jours et même plusieurs fois par jour ! Il est tellement difficile sur son alimentation que c'est ridicule ! Moi je ne mange qu'une seule sorte de croquettes. Une seule fois par jour. Et j'en suis heureux. Tant que mon estomac est plein, tout va bien.

Parfois les humains invitent d'autres humains pour manger avec eux. C'est extrêmement bizarre. Et s'ils boivent un peu de vin (ce truc a l'air d'être vraiment drôle mais je n'ai jamais eu l'autorisation d'y goûter), ils se mettent à parler fort et à rire de tout et de rien. Ils semblent heureux alors moi je suis content. Il suffit que mon maître soit de bonne humeur et je suis content. S'il est triste, fatigué, blessé ou fâché, j'essaie de le distraire en volant ses souliers pour rigoler et jouer. En général ça le fâche encore plus malheureusement. L'humain est tellement difficile à comprendre...

 

J'aime quand il se confie à moi, en me caressant ; j'écoute tout et je compatis vraiment. Et je ne répète jamais rien ! Je sais garder un secret. Je sais apaiser un cœur qui pleure. Je sais changer les idées quand l'humain est si triste. Je suis indispensable dans la meute !

 

Et ce n'est pas le cas d'Arthur. Ce truc ne sert à rien. Il dort 22 heures par jour et quand il est réveillé il se prend pour le roi du monde. Il m'énerve vraiment celui-là. Il a le droit de se promener partout dehors, sans laisse, de faire ses besoins où il veut quand il veut et il ne se fait jamais gronder. Il peut monter sur la table et lécher les assiettes et tout le monde trouve ça normal ! Quand je fais comme lui j'ai toujours des ennuis...

 

Par exemple, la fois où je suis parti en promenade tout seul (un des petits avait mal fermé le portail, j'en ai profité vous pensez !), je me suis retrouvé dans la cage d'une camionnette et j'ai fais un séjour très triste dans un endroit où les chiens sont enfermés et où ils pleurent sans arrêt. J'ai bien cru ne jamais revoir ma meute. J'avais flairé une bonne piste de renard et quand j'ai relevé ma truffe, je n'avais aucune idée de l'endroit où j'étais. Alors j'ai suivi une madame avec des enfants, elle m'a crié dessus en faisant plein de gestes hystériques. Je me suis retrouvé dans un parc et j'ai commencé à jouer avec les enfants qui se trouvaient là, mais la plupart pleuraient en disant que j'étais un loup. Alors je me suis fait attraper et jeter dans ce lieu sordide.

Quand mon maître est enfin apparu, j'ai sauté de joie et je lui ai promis de ne plus jamais flairer une piste sans lui. Quel soulagement ! Sauf que sur le chemin du retour, j'ai eu droit à un véritable sermon sur la loyauté, la sécurité et le respect des règles.

Arthur lui, part en promenade tous les jours et tout le monde trouve que c'est normal. D'ailleurs personne ne ramasse ses crottes. Il les enterre tout simplement. Moi, dès que je fais un besoin, il est instantanément volé dans un sac et jeté aux poubelles ! Et si je creuse un trou, je suis puni ! C'est tellement injuste ! Pourtant j'adore creuser des trous, il y a tellement de choses à découvrir et attraper dans le sol ! Si vous saviez ! Toutes ces odeurs adorables ! Surtout au printemps, quand le sol dégèle, la terre m'offre plein de trésors.

 

Si par malheur, je décide de monter sur la table pour lécher les restes dans les assiettes, on me traite de voleur et de destructeur ! Le chat a le droit mais pas moi ! Quelle incohérence ces humains ! Je n'ai même pas l'autorisation de monter sur les genoux de mon maître ni de me coucher dans le canapé ou sur le lit (bon, des fois, j'y vais quand même mais c'est un secret, ne le dites à personne !).

 

Pour toutes ces raisons, je déteste Arthur. Alors je surveille chacun de ses gestes et j'essaie de lui mettre un coup de dent pour corriger son comportement de délinquant permanent. Il est rapide et monte tout le temps trop haut, mais je ne perds pas espoir. Un jour, il baissera sa garde et croc ! Et puis ça m'occupe quand la meute s'en va et que je trouve le temps long. C'est un véritable travail que de surveiller ce chat.

 

Il passe une grande partie de son temps à se nettoyer. Il est coquet c'est incroyable ! Lèche par-ci, lèche par-là, il se lave partout, continuellement. Je scrute chaque coup de langue !

 

D'ailleurs, je ne sais pas trop pour quelle raison, les humains se lavent eux aussi : avec de l'eau et un truc qui sent terriblement fort... Et ce, tous les jours ! Ils cachent leur odeur naturelle que j'aime tant avec des senteurs épouvantables et certaines me soulèvent le cœur.

Et des fois, il leur prend l'idée de me laver moi ! Dans ces moments ma vie ressemble pour quelques minutes à un enfer. Je me fais rincer jusqu'à l'os, savonner avec un produit qui sent la vielle madame, rincer à nouveau. Je déteste ces moments. Comme je suis intelligent et que je veux que ça finisse vite, je me laisse faire et je ne dis rien. Mais quand je suis bien mouillé... Bien... Je me venge... Je me secoue de tout mon corps et les gouttes volent partout dans la pièce, jusqu'au plafond ! Le chef crie de colère mais je me secoue encore et encore. Je me dis que, peut-être, de cette façon, il pourrait décider de ne plus jamais me laver. Jusqu'à maintenant ça n'a pas fonctionné mais je persévère. À la fin j'ai droit à trois gourmandises : deux au poulet et une au saumon (mes préférées !). Le maître aime se racheter quand j'ai l'air ridicule. En effet, après le lavage, je pue terriblement et lorsque je me regarde dans le miroir, je ressemble à un jeune chiot pataud. Donc, à la première occasion : je cours me rouler dans la boue afin d'enlever cette odeur de malheur et retrouver un peu de mon air féroce et viril !

 

Ils sont vraiment sales et dégoûtants des fois ces humains !

 

 

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Ma meute adore les fêtes et je participe comme tout le monde à cette effervescence. Parfois il y a un gâteau avec plein de petites lumières dessus, le héros du jour doit souffler et tout le monde applaudit et chante. Je jappe autant que je peux pour participer à ce grand moment, malheureusement on me demande toujours de la fermer !

L'autre jour, ma famille est partie au cinéma sans moi (je ne sais pas ce que c'est ce cinéma mais ça a l'air vraiment bien parce qu'ils sont toujours très heureux d'y aller). Le magnifique gâteau d'anniversaire est donc "resté" seul sur la table. Si on suit la logique d'une meute, on peut considérer ce mets comme un "reste". Je n'ai donc pas hésité une seule minute ! Tout ce qui est oublié sur la table est pour moi ! J'ai englouti le gros gâteau au chocolat, le crémage, les bonbons : ce fut un délice. Arthur a miaulé que j'allais me faire disputer... Il ne comprend rien à une meute ce chat ! Quand mon maître est rentré il a dit que j'allais être malade et que je n'étais pas un bon chien ! Je me suis demandé si Arthur lui avait parlé dans mon dos ! Je n'ai pas vraiment compris ce que j'avais fait de mal, mais quand on me gronde, je baisse la tête, je mets ma queue entre mes jambes et j'affiche mon plus bel air de "chien battu". Ça marche à tous les coups ! Je suis un super acteur ! À chaque fois les petits et la femelle ont pitié de moi !

 

Et mon chef s'est trompé, je n'ai même pas été malade ! J'aime ça du bon gâteau.

 

Ma fête préférée c'est Noël. J'adore cette période parce qu'il y a de la neige. La neige est sans doute une des choses les plus merveilleuses du monde ! Je peux creuser dedans et personne ne me dispute ! Je creuse, je cherche, je creuse, je cherche, je cours, je me roule, j'en mange au moins 10 kilos par jour ! Les enfants jouent dehors beaucoup plus souvent et fabriquent de drôles de structures. Ils me lancent des balles de neige que je m'empresse d'attraper ! Le jour où la première neige de la saison arrive enfin, je suis surexcité ! Les flocons sont si beaux et j'aime le calme de la nature quand elle revêt son manteau blanc. En plus, c'est très facile de poursuivre les écureuils ou les chats car ces idiots laissent leurs traces dans la neige et je les retrouve toujours !

 

À Noël, il flotte dans l'air une espèce de magie, un air de fête, de douceur et d'amour : une trêve. Même la guerre entre Arthur et moi semble s'apaiser un peu pendant quelques jours. Tout le monde est de très belle humeur et l'euphorie monte chaque heure. J'adore quand ma meute installe dans le salon son beau sapin qui sent si bon. Ils accrochent plein de trucs dessus et râlent un peu quand je les fais tomber. Arthur passe son temps à jouer avec les boules du sapin et je préviens toujours mon maître en jappant ! Ce chat vole et casse des boules plusieurs fois par an !

Le jour de l'arrivée du grand et gros bonhomme, c'est magique ! La maison sent le chocolat chaud aux épices, petits et grands fredonnent, la légèreté des fêtes rend chacun joyeux. La famille vient à la maison et je reçois des balles, des jouets et surtout des os ! J'adore mon oncle George, il me caresse tout le temps le ventre en gloussant. Son rire fait vibrer mon cœur ! Je suis persuadé qu'il a déjà rencontré le père-Noël !

 

La période des fêtes est la plus belle et la plus passionnante de ma vie de chien. La meute reste à la maison : pas de travail, pas d'école !!! Nous avons beaucoup de temps pour jouer dehors dans la neige et fabriquer d'énormes constructions. Je ne suis jamais lassé de jouer dans cette poudre blanche. Le soir, nous passons de longues heures tous collés sous la couverture dans le canapé, la meute regarde la chose carrée qui parle toute seule, et moi, je suis bien, je suis avec eux et rien ne compte plus au monde que d'être avec les miens. Mon bonheur c'est seulement ça... et... les quelques popcorns que le petit dernier fait tomber de son bol régulièrement et qui finissent dans ma gueule.

 

Le soir de Noël, je surveille l'arrivée des rennes. Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, il fait toujours très clair cette nuit là. Le ciel étincelle d'une multitude d'étoiles afin de guider le vieux bonhomme. Un soir, je l'ai surpris ! Il déposait des cadeaux au pied du sapin et grognait car il était en retard dans sa tournée (pour une raison bien drôle : il était resté bloqué dans une cheminée trop étroite !). Quand il m'a vu, il m'a demandé de fermer les yeux et de ne jamais rien dire à personne ! Je garde ce secret au fond de mon cœur de chien !

 

Le lendemain matin, les petits ont hurlé de joie et ont défait tous les cadeaux !!!! J'ai essayé de les en empêcher ! Le père-Noël a travaillé fort pour les distribuer et les enfants les détruisent ! Ils arrachent violemment tous les beaux papiers multicolores ! Je grogne et je mords leurs souliers, je jappe ! Mais rien n'y fait, ils ne m'écoutent jamais. Ils sont fous ces humains je vous dis !

 

 

 

 

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En général j'aime beaucoup les périodes appelées "vacances" parce que la meute est réunie. Les vacances d'été sont longues et je fais de grandes promenades avec mon maître. Il existe un appareil fabuleux qui cuit la viande dehors et parfois j'arrive à attraper un morceau de  saucisse ! Le chef utilise souvent cet appareil quand il fait beau et le soir il allume un grand feu dans le jardin. L'humain chante merveilleusement bien autour de ce foyer et ce sont des moments si beaux, surtout quand les enfants font brûler des guimauves dont je me régale !

 

L'été passé, nous sommes montés dans la voiture. Je déteste cet appareil. J'ai mal au cœur dans ce truc. Nous avons roulé très longtemps et nous sommes arrivés dans un coin de paradis grandiose : la mer ! L'odeur, la douceur du sable, la fraîcheur de l'écume : je suis tombé sous le charme ! J'adore me baigner ! Cet endroit est une merveille ! Courir dans le sable, creuser des trous (une de mes activités favorite comme vous avez pu le constater), jouer à la balle et me faire sécher le poil au soleil... Tout est un délice...

 

À la plage, c'est le seul endroit où les humains sont presque normaux. Ils jouent avec leurs petits, courent sur le sable, creusent des trous (Oui ! Oui ! Je vous jure !) et restent allongés de longues heures au soleil. Ils pourraient presque comprendre l'essence même de la vie de chien : savourer chaque seconde d'une belle journée et se laisser porter par le temps qui passe. Quand je les regarde vivre ainsi, j'ai de l'espoir. Cette espèce n'est pas irrécupérable.

 

J'ai de la chance car mon maître est bon avec moi : j'aime quand il remplit ma gamelle d'eau bien fraîche, quand il me sert un bon bol de croquettes, quand il m'emmène avec lui marcher dans la forêt, quand il joue avec moi, en tapant sur ses cuisses et m'appelle "Bobby ! Bobby!". Il fait de moi, le plus heureux des chiens du monde. Je lui suis fidèle ainsi qu'à sa meute et je serai toujours là pour veiller sur eux. C'est mon travail de chien. Je le suis partout, il n'a jamais besoin de se demander où je peux être, j'anticipe tout et il peut compter sur moi.

 

Je suis un chien. On m'appelle le meilleur ami de l'homme, et ce n'est pas pour rien. Et même s'ils sont bizarres, j'aime beaucoup vivre avec les humains.

 

Parfois, je me demande : si mon maître détachait ma laisse et enlevait mon collier, aurais-je la force de le quitter pour aller découvrir le monde ? Choisirais-je de rester au sein de cette meute bizarre mais attachante ?

Ma destinée est-elle d'être enchaîné à l'humain ?